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Oculomotricité

Il est indispensable, si l'on veut appréhender la fonction vestibulaire dans son ensemble, d'effectuer une ETUDE DE L'OCULOMOTRICITE. Nous ne pensons pas que, sans ces tests, un examen vestibulaire puisse prétendre être réellement complet.

 

Avant d'aborder l'analyse détaillée des épreuves, quelques rappels physiologiques peuvent être nécessaires.

 

La vision binoculaire impose de maintenir les deux macula strictement en face de l'image visée. Cela implique une synergie d'action entre les différents muscles oculomoteurs. Nous avons rappelé dans le tableau 3 les différentes actions des muscles extraoculaires.

 

Les muscles ont un double couplage :

 


Ces deux systèmes de couplage sont régis par les règles de l'innervation réciproque (loi de Sherrington et loi de Hering). Nous avons résumé ces éléments dans la figure 21.

 

Tous ces systèmes partagent la même voie effectrice. Elle provient de la région pontique pour les mouvements horizontaux, de la région mésencéphalique pour les mouvements verticaux.

 

En revanche, les centres initiateurs et les voies de liaison des uns vers les autres sont différents selon qu'il s'agit d'un mouvement de saccade, de poursuite ou du réflexe optocinétique.

 

L'étude des saccades oculaires est riche d'enseignements cliniques. Ce mouvement balistique pré-programmé est étudié en demandant au sujet de suivre une lumière de diode passant, sans trace intermédiaire, de droite à gauche, sur une rampe de diodes, selon une amplitude de + /- 20°. Le mouvement oculaire est enregistré par le logiciel qui en permet le traitement et l'analyse.

Différents paramètres doivent être étudiés :

 

 

La poursuite lente oculaire est tout à fait analysable sous VNG. Le stimulus est un mouvement de rampe lent (0,4 Hz) délivré avec une amplitude de +/-20° de façon continue. Il est demandé au sujet de saisir et de suivre cette cible en vision centrale, fovéale).

 

Il doit être étudié, sur les tracés :

 

 

Le nystagmus optocinétique nous paraît d'un intérêt fondamental.

 

En effet, «le système optocinétique est le partenaire constant du système vestibulaire» (Waespe et al., 1977). Cependant, pour être réellement étudié, il convient d'effectuer une stimulation de tout le champ visuel (Baloh et Honrubia, 1990). C'est pourquoi nous utilisons un générateur en champ visuel total (360°) mobile selon 3 axes. Seul ce type de stimulus permet d'obtenir des stimulations avec vection circulaire per-rotatoire. Les autres stimuli (écran plat ou barre de diodes, par exemple) n'interrogent que le système de poursuite fovéale et non le système optocinétique.

 

En effet, il convient de bien distinguer le nystagmus consécutif à une stimulation optocinétique (poursuite fovéale) du nystagmus obtenu en réponse à l'engagement du réflexe optocinétique . Ce dernier seul teste effectivement le système optocinétique. Cette différence est bien notée sur le tracé de la figure ci-dessous.

 


Enregistrement de mouvements oculaires lors d'une stimulation optocinétique horizontale (tracé d'A.Sémont). En regardant le tracé inferieur, on peut constater que, jusqu'à 12 secondes, la vitesse de phase lente du nystagmus croit vers une valeur égale à celle du stimulus, cela correspond à la reponse associée du systeme de poursuite optocinétique, au-delà, cette vitesse moyenne diminue. Le systeme de poursuite a laissé place au seul réflexe optocinétique.

 

 

Nous utilisons dans notre protocole des stimuli horizontaux et verticaux de 20 et 40°/sec. Ceux-ci sont délivrés par un planétarium (figure 25), la stimulation se fait donc bien en champ visuel total. Pour une vitesse de 40°/sec, la fréquence normale du nystagmus est de 2,9 Hz +/-0,5 et la vitesse moyenne de phase lente se situe à 28,7°+/- 4,3 (Vitte et al., 1994).

Etude de l'oculomotricité pour le diagnostic vestibulaire